Marie, polyamoureuse, « Le polyamour n’est pas incompatible avec la vie de famille »

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Le polyamour ne date pas d’aujourd’hui ! Déjà en 1816, le philosophe français Charles Fourrier évoquait la notion d’amour multiple dans son livre Le Nouveau Monde amoureux. Et c’est plus tard, dans les années 90 que le terme de polyamour naît en Occident. Il n’y a pas d’étude officielle mais les relations polyamoureuses concerneraient 2% à 5% de la population française ! Marie*, jeune maman a récemment découvert qu’elle était polyamoureuse. Cette frangine nous a confié son histoire et sa vision du polyamour en toute honnêteté.

Définition du polyamour

Selon l’étymologie du mot, le terme polyamour se traduit par amours multiples ou plusieurs amours. Le polyamour est la capacité d’aimer plusieurs personnes en même temps. En effet, un polyamoureux a un lien romantique et émotionnel avec une ou plusieurs personnes autres que son partenaire principal.

D’après Marie, le polyamour est « la capacité d’éprouver des sentiments et de l’attirance pour plusieurs personnes à la fois. C’est un état d’esprit, c’est ancré en nous. Je pense qu’on ne se réveille pas un matin en se disant : « Tiens et si je devenais Polyamoureuse ! » »

« Il y avait une chose en moi qui bloquait. Faire du s.e.x.e pour du s.e.x.e ne me plaisait pas.« 

Prendre conscience qu’elle était polyamoureuse a été pour Marie un réel chamboulement. « Nous vivons dans une société patriarcale et monogame. Du point de vue de la société, aimer plusieurs personnes n’est pas « normal ». », explique t-elle. Mais alors comment Marie s’est rendue compte qu’elle était polyamoureuse ?

« Avec mon mari, nous faisions du libertinage. Nous aimons tous les deux le s.e.x.e et sommes ouverts d’esprit. Au début de notre relation, il m’avait demandé si faire des choses à plusieurs ou avec une femme pourrait me plaire. En y réfléchissant et en y discutant, j’ai découvert en moi, mon côté bi.s.e.x.u.e.l. En effet, étant plus jeune, je n’avais jamais réfléchie à mon orientation s.e.x.u.e.l.l.e, car la société ne montrait que l’hétéro.s.e.x.u.a.l.i.t.é (au début des années 2000). »

Mais au bout de quelques temps, Marie se rend compte qu’elle n’est pas forcément toujours à l’aise et emballée à l’idée de nouvelles rencontres.  » Il y avait une chose en moi qui bloquait. Faire du s.e.x.e pour du s.e.x.e ne me plaisait pas. » Quelques mois plus tard, Marie fait la rencontre d’un homme. Un homme avec qui elle s’entend directement.  » Une alchimie s’est installée entre nous. Nous avons passé de bons moments à 3 pendant quelques mois. Et un jour, ça a été le drame, cet homme qui était célibataire, a trouvé quelqu’un, qui évidemment n’était pas dans le délire libertin. Il a commencé sa relation et nous a laissés… m’a laissée tomber… »

« J’ai d’abord eu un déni. Non ! Ce n’est pas possible d’être amoureux de plusieurs personnes… »

Marie vit cette nouvelle comme un abandon. Pendant plus d’une semaine, elle se sent triste. La jeune femme commence alors à se poser des questions, est-ce normal de réagir comme si c’était une rupture ? Qu’est-ce cela signifie ? Est-ce que elle aime encore son mari ? « Pendant quelques jours, j‘ai fait une introspection sur moi. J’ai commencé à chercher des informations sur le polyamour en ne croyant pas que cela pouvait être possible. J’ai d’abord eu un déni. Non ! Ce n’est pas possible d’être amoureux de plusieurs personnes… Mais en y réfléchissant bien, c’était tout de même ce qu’il était en train de se passer… » Marie prend alors la décision d’en parler avec cet homme. « Non pas pour qu’il quitte sa chérie. Simplement pour que moi, je puisse réellement mettre des mots sur ma situation. Je ne souhaitais également pas quitter mon mari pour lui. », nous explique t-elle.

La jeune maman sait qu’elle doit désormais l’annoncer à son mari. Mais elle redoute fortement sa réaction. « Comment expliquer à quelqu’un que l’on aime, le père de ses enfants, qu’on a la capacité de donner de l’amour à d’autres ? Je finis par lui avouer. Nous nous sommes assis sur le canapé. Je lui ai expliqué la situation que je vivais depuis que l’homme qu’on fréquentait nous avait quittés. Et je lui ai dit que je pensais être polyamoureuse. Il m’a regardé, a souri et m’a simplement dit : « Je sais ! » »

Vie de famille et polyamour

Le polyamour permet de booster la confiance en soi de Marie. « Savoir que l’on plaît aux autres, ça fait du bien à son estime. J’aime cette sensation d’avoir l’impression de retourner à l’adolescence quand je flashe sur quelqu’un. Et puis, ça permet de sortir un peu de mon quotidien même si je me sens bien dans ma relation de couple et ma famille. »

Mais alors comment concilier vie de famille et polyamour ? « Il n’y a pas vraiment de règles.
Ils savent que j’ai une vie de famille et que suivant l’organisation à la maison, nous pouvons nous voir 1 à 2 fois par semaine (seulement le soir). Mais le week-end reste un moment en famille ! Mes enfants ne voient pas mes partenaires (ni celles de mon mari). Même si quand on sort, on ne leur ment pas sur le fait d’aller voir des gens, nos partenaires ne rentrent toutefois pas dans le cercle familial. »
, explique Marie.

Peu de personnes de l’entourage de Marie sont au courant qu’elle est polyamoureuse,  » Non pas par peur de jugement, mais simplement parce que ça ne regarde pas les autres notre façon de faire et que la plupart ne comprendraient pas.« , confie t-elle.

Et quand on lui demande, quels conseils elle donnerait à des personnes intéressées par le polyamour mais qui ont peur de sauter le pas ? Elle nous répond honnêtement qu’elle ne sait pas s’il y a vraiment des conseils à donner… «  Toutefois si on est en couple, la communication est importante. Après vis-à-vis des autres partenaires, rester honnête et bien faire comprendre notre situation pour ne pas qu’il y ait de malentendus. Et surtout, de s’écouter et ne pas avoir peur d’être soi-même !  »

* Le prénom a été modifié pour préserver l’anonymat de notre frangine

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