Vaginisme : voici comment je m’en suis sortie

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Le vaginisme est une contraction involontaire des muscles du vag*n qui rend la pénétr*tion impossible ou a minima douloureuse. Selon le collège national des gynécologues et obstétriciens français, le vaginisme concernerait 1 à 5% des femmes et représenterait 6 à 15% des consultations en s*xologie. Alexandra souffrait de vaginisme depuis ses 12 ans. Pendant 8 ans, elle n’a pas pu mettre de tampons, ni avoir des relations s*xuelles incluant une pénétr*tion. Pour Frangine, elle nous raconte.

Les premières années de vaginisme

La toute première fois que j’ai tenté l’expérience de mettre un tampon, j’étais âgée de 12 ans. Malheureusement, cette première tentative s’est soldée par un échec cuisant, le tampon refusant obstinément de s’insérer malgré sa taille minuscule ! Face à cette frustration, j’ai finalement décidé de laisser tomber pendant quelques années. Ma mère m’a confié qu’elle n’avait jamais pu en mettre aussi, ce qui m’a un peu rassurée. Au lycée, c’est plus compliqué : aucune sortie piscine possible pour moi lorsque j’avais mes règles.

C’est à mes 19 ans que je réussis enfin à mettre un tampon pour une soirée jacuzzi. Des copines m’avaient conseillé de le mettre avec du lubrifiant pour que ce soit plus facile. Je réussi enfin à mettre un tampon ! Mais j’ai quand même ressenti une gêne toute la soirée et j’ai décidé de ne plus réessayer. Encore aujourd’hui, bien que j’arrive à en mettre je ne les supporte pas.

« Pour moi, avoir mal ce n’était pas étrange au contraire c’était normal et je n’avais pas d’autre choix que de vivre avec ça. »

À mes 14 ans, j’ai essayé de faire ma première fois avec un garçon. Toutefois ça n’a pas été possible car j’avais trop mal, la pénétr*tion était impossible, la douleur m’était insupportable ! Au début, je pensais que c’était normal puisqu’au lycée tout le monde disait que c’était normal d’avoir mal la première fois.

Par la suite, j’ai rencontré un nouveau petit ami. J’ai voulu retenter à plusieurs reprises, mais malheureusement, toujours les mêmes douleurs… Après ça je n’ai plus eu de relations pendant 2 ans. Pour moi, avoir mal ce n’était pas étrange, au contraire c’était normal et je n’avais pas d’autre choix que de vivre avec ça. A cette époque, personne ne parlait de vaginisme. Que ce soit sur internet ou dans les discussions entre copines, je n’avais jamais entendu ce mot. Et puis, je n’étais pas active s*xuellement donc ce n’était pas un problème.

2 ans après j’ai commencé à fréquenter une personne et le même problème s’est présenté à moi à nouveau. Cette fois-ci, je décide de faire quelque chose et de prendre rendez-vous avec ma gynécologue qui me parle enfin de vaginisme ! Ma gynéco m’explique que c’est un trouble s*xuel qui se caractérise par une contraction involontaire des muscles du périnée (muscles entourant mon vagin) rendant la pénétration douloureuse voire impossible. Elle me conseille alors de prendre rendez-vous avec un kinésithérapeute spécialisé dans la rééducation périnéale.

Le kiné pour le vaginisme

Au total, j’ai effectué 6 séances de kiné. On ne va pas se mentir, la première séance a été particulièrement étrange, en effet une personne que je connaissais pas allait intervenir dans une zone intime que j’avais déjà du mal à explorer moi-même ! Malgré son intention de me mettre à l’aise et sa prévenance, cette situation restait embarrassante pour moi. Elle a pris le temps de m’expliquer les exercices que nous allions pratiquer lors des séances, ainsi que ceux que je devrais réaliser de manière autonome, voire avec mon partenaire si j’en avais un.

Les exercices étaient très simples, axés principalement sur la décontraction des muscles du périnée. Ils consistaient en des inspirations et des expirations associées à des contractions et des relâchements musculaires. Ces exercices se faisaient avec l’insertion d’un doigt, en l’occurrence le doigt de la kinésithérapeute, dans mon v*gin. Cela nécessitait l’utilisation de lubrifiant, bien entendu, car jusqu’alors rien n’avait réussi à pénétrer dans mon vagin. Ce sont en fait les mêmes exercices qu’après un accouchement ou pour les personnes âgées qui ont un relâchement du périnée. L’objectif était que je puisse relâcher mon périnée.

« La rééducation du périnée m’a sauvé la vie »

J’avais également des exercices à faire chez moi une fois par soir : tout se passait bien et je venais alors aux séances de plus en plus détendue. Toutefois quelques semaines plus tard, il m’est arrivé une expérience traumatisante s*xuellement. Et je peux le dire : la rééducation du périnée m’a sauvé la vie. En effet, suite à cette agression, j’ai eu une hémorragie. Les séances de rééducation périnéale ont joué un rôle crucial, car elles ont permis de limiter les dégâts : ma blessure n’a atteint que 2 centimètres et demi de déchirure, une lésion qui aurait pu être bien pire sans les séances de kiné !

Après ce qui m’était arrivé, j’étais dans un état où je n’avais plus la capacité de continuer. Je ne voulais plus que l’on me touche et j’ai fait le choix d’interrompre la rééducation à ce stade. C’est un an plus tard que j’ai décidé de reprendre une vie s*xuelle, et cette fois-ci, j’ai été agréablement surprise : aucune douleur, aucune gêne. En fait, cela m’a même semblé étrange de ne rien ressentir. Depuis cette fois, je n’ai plus rencontré de problème de vaginisme

Conseils si toi aussi tu souffres de vaginisme

Si t’es dans le même cas que moi ne panique pas et ne te dis pas que tu es différente des autres ! Pour les mineurs qui hésitent à en parler à leurs parents, tu peux te rapprocher d’un planning familial. Tu as également le droit de demander à ta mère de quitter la salle pendant ta consultation chez le gynécologue. Ton intimité doit être respectée !

En évoquant ton problème avec un professionnel, tu peux mentionner la rééducation du périnée. Cette personne pourra t’orienter vers un spécialiste dans ce domaine. Crois-moi, tu n’es pas seule dans cette situation. Beaucoup de femmes rencontrent ce problème, et il existe de nombreux professionnels qui se spécialisent dans la rééducation musculaire du périnée. Alors, n’aie pas peur d’en parler !

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