Victime de ghosting, j’ai perdu confiance en moi

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On ne présente plus le ghosting, cette pratique lâche et honteuse qui consiste à disparaître de la vie de l’autre. Du jour au lendemain, plus de nouvelles, sans donner aucune raison. Il n’y a pas de rupture, rien que le silence. Pour la personne qui en est victime, Il est difficile de faire le deuil sans pouvoir donner du sens à cette fin d’histoire. On ne comprend pas pourquoi l’autre nous a fait ça. Pourquoi on n’a rien vu venir ? Et on se pose mille questions sur ce qu’on a fait ou pas fait, ou sur ce qu’on aurait dû faire. Souvent cela abîme la confiance en soi et peut s’accompagner d’une remise en question de sa propre valeur. Voici un témoignage à ce sujet : victime de ghosting j’ai perdu confiance en moi. Et des conseils pour aller mieux.

Victime de ghosting, j’ai perdu confiance en moi : le témoignage de Sara

Je me souviens encore de la date de ma rencontre avec F. Le 2 mars, un samedi en fin de journée, pour un café, il pleuvait. J’avais accepté de le rencontrer après des échanges sur un site de rencontre. On se parlait depuis 3 semaines, tout se passait bien alors j’avais accepté ce rendez-vous. Lieu public, de jour, pour un premier tête à tête, histoire de voir si le feeling passait entre nous.

Cela s’est très bien passé. Beaucoup de choses à se dire, de rires, apparemment des points communs, pas de mots déplacés. Un autre rendez-vous a été pris pour la semaine d’après.

On s’est revus plusieurs fois, pendant presque 3 mois, et je pensais qu’on démarrait une histoire sympa.

Jusqu’à cette autre date dont je me souviens que trop bien. Le 27 mai. C’est le jour où il a littéralement disparu. Plus de nouvelles, plus de réponses à mes messages. Plus rien. Et plus aucun moyen de le joindre. Il m’avait bloquée partout. WhatsApp, téléphone, réseaux sociaux, et l’appli de rencontre.

J’ai alors compris que je venais d’être victime de ghosting. 

Je n’ai rien vu venir et je n’ai pas compris. Pendant ces semaines passées ensemble, il n’y avait eu aucune dispute, aucune pression de ma part. On se voyait doucement, ayant chacun une vie de parent solo. En fait, on en était encore à la phase de découverte, et l’intimité physique était récente entre nous.

J’ai supposé que la réponse était là : il avait eu ce qu’il voulait. Peut-être que cela ne lui avait pas plu, ou qu’il ne cherchait en fait rien d’autre. De toute façon, je n’aurai jamais la réponse.

Mais comment peut-on faire semblant à ce point pendant des semaines, parler de soi, de sa vie, et s’intéresser à moi, si c’était juste pour ça ? Et à nos âges en plus ! Nous ne sommes plus des gamins de 20 ans…

A partir de là, j’ai tout remis en question, décortiqué tout ce qu’il avait pu me dire de lui. Quelle était la part de vérité dans tout ce mensonge ? Qui était-il vraiment ?

La première semaine, je me suis ridiculisée à essayer de le joindre quand même, à surveiller s’il ne m’avait pas débloquée. Je suis même retournée dans le café où on s’était vus plusieurs fois.

Peu à peu, j’ai réalisé tout ce qui n’allait pas dans ce qu’il m’avait dit de lui. Par exemple, je n’étais jamais allée chez lui. On se voyait pour faire des sorties et sur les deux dernières fois pour un moment d’intimité, il était venu chez moi. On avait passé une seule nuit ensemble.

Au final, habitait-il vraiment la ville qu’il m’avait dite ? Avait-il vraiment es enfants ? D’ailleurs, était-il vraiment séparé ?

Tout était possible en fin de compte, vu la facilité et la rapidité avec laquelle il a disparu de ma vie. Avec le recul parfois, j’ai l’impression de ne pas avoir vraiment vécu cette pseudo relation.

J’avais honte, je me sentais salie, coupable, idiote. J’ai passé des nuits blanches à me torturer l’esprit, à analyser chaque mot, chaque geste.  J’ai essayé de comprendre ce qui s’était passé.  

C’était comme un coup de poing dans l’estomac. J’avais l’impression d’être invisible, d’être nulle.  J’ai commencé à remettre en question ma valeur, mon attrait. Pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’avais fait de mal ? J’avais l’impression de ne pas être digne d’amour.  

Le ghosting m’a fait plonger dans une spirale de doutes pendant quelques semaines. Mes amies et ma famille ont essayé de me rassurer, heureusement que je suis bien entourée. J’avais l’impression qu’une partie de moi avait été invalidée. Avais-je été trop enthousiaste, trop fragile, ou simplement trop moi-même ?

Au final, j’ai compris que ce n’était pas de ma faute. Il avait choisi de disparaitre, de ne pas me donner d’explication. C’était son problème, pas le mien.  

La blessure d’ego était bien là, je l’assumais. Je n’avais pas eu le temps de tomber amoureuse, cela m’a sauvée. Avant lui, j’ai connu une rupture bien pire avec le père de mes enfants, alors j’avais en moi la force nécessaire pour remonter la pente.

Ce que je n’ai pas supporté, c’est cette frustration, cette incompréhension. Et cela m’a mise en colère, vraiment. Et a affaibli ma confiance en moi, bien sûr.

Il m’a fallu un peu de temps pour me remettre de cette expérience, pour retrouver ma confiance en moi justement.

Depuis, j’ai compris que le problème ne venait pas de moi. Le ghosting, bien que douloureux, est souvent le reflet des peurs et des insécurités de l’autre.

J’ai arrêté de me demander pourquoi il avait agit ainsi. Et je suis malheureusement convaincue qu’il n’en était pas à son coup d’essai. Qu’est-ce que cela dit de lui ? Rien de reluisant, et à 40 ans, si c’est vraiment son âge, c’est pathétique.

Oui au final, j’ai pitié de lui, de sa lâcheté, de son immaturité.

De mon côté, j’ai compris que j’avais été sa victime, que je n’étais pas coupable, tout en refusant de me positionner en victime ! Ce que je voulais, c’était retrouver confiance en moi et je m’y emploie. J’ai commencé à me reconstruire, à redécouvrir ma valeur, indépendamment d’un homme.

Parler de cette expérience m’a également aidée à réaliser que je n’étais pas seule. Hélas… Beaucoup d’amies, de copines, de collègues, d’amies d’amies ont vécu cette situation, et partager nos histoires nous a permis de nous aider les unes les autres.

Aujourd’hui, ce que j’ai vécu m’a appris à valoriser mes émotions et à me rappeler que ma valeur ne dépend pas de l’approbation d’un homme. Le ghosting a été une épreuve, et j’essaie de ne pas devenir une gemme méfiante à cause de cette expérience. Mais plutôt à mieux écouter mon intuition et à me faire confiance. »

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Quelques conseils si tu as été victime de ghosting

 En cas de ghosting, la personne qui subit est seule face à ses questions. Celui qui s’en va disparaît sans explications du jour au lendemain. L’incompréhension est totale. Le ghosting entraîne une perte de confiance en soi et parfois une profonde dévalorisation. Cela peut réveiller ou créer une blessure de rejet ou d’abandon.

Vivre après cette « non-rupture »

Vous n’aurez jamais d’explications et vous devez vous faire à cette idée. Pas facile de se reconstruire, de refaire confiance. Pourtant, il est important d’accepter que l’on ne peut pas tout contrôler.

C’est en acceptant de ne pas avoir LA réponse que l’on peut se reconstruire. Le piège, c’est de se culpabiliser. De se remettre en question. De décortiquer tout ce que l’on a pu dire ou ne pas dire, faire ou ne pas faire et se dire que l’on n’aurait peut-être pas dû agir de telle ou telle façon…

C’est un cercle vicieux dans lequel il ne faut pas entrer. Car le seul responsable, le seul coupable, c’est celui qui a disparu lâchement.

Ne te remets pas en question !

Toi, tu n’y es pour rien, tu as été sincère, authentique, et être toi-même ne doit pas être une source de remise en question. C’est l’autre qui a joué, menti, triché. A ce sujet tu peux lire 7 red flags qui doivent t’alerter au début d’une relation. Cela en dit long sur lui, pas sur toi ni ta valeur. Tu sais ce que tu vaux, tu sais qui tu es, ne le laisse pas t’enlever cela.

Quand on est victime de ghosting, la difficulté peut résider aussi dans le fait de se renfermer ensuite. Ne plus accorder sa confiance semble être la solution pour ne pas répéter la même expérience.

Voilà pourquoi il est important de prendre le temps de te reconstruire, de retrouver ta confiance en toi, d’écouter ton intuition. Ainsi quand tu rencontreras quelqu’un, tu pourras poser tes limites. Bien sûr tu seras plus prudente, mais pas méfiante.

Et si un homme te dit que tu ne lâches pas assez prise, que tu te prends trop la tête, alors que tu lui as expliqué ce qui t’est arrivé ou que ton intuition te dit d’y aller doucement, écoute-toi, ne l’écoute pas, lui.

Dis-toi que cette expérience malheureuse de ghosting t’a donné comme un nouveau pouvoir : celui de détecter le manque de sincérité, le mensonge, la manipulation.

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