En France, on estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie. Il existe plusieurs formes de dépression et plusieurs façons de « la vivre et de la ressentir ». Tu ne te sens pas bien depuis quelques temps ? Triste, déprimée, fatiguée. Mais tu ne le montres pas. Devant les autres, tu souris. Mais quand tu es seule, le masque tombe. Tu caches ton mal-être derrière ton sourire. Côté santé physique tout va bien. Mais as-tu pensé à ta santé mentale ? Psychologique, émotionnelle ? La dépression souriante tu connais ? Tu vas sans doute te reconnaître dans cet article.
La dépression touche 13,5 % personnes de plus de 15 ans en France selon les chiffres de 2020 (Source : Drees). Ces chiffres sont en hausse ces dernières années. Ce n’est pas un trouble de santé à prendre à la légère puisqu’elle peut conduire certaines personnes qui en souffrent jusqu’au suicide. Les personnes dépressives ne sont pas folles ou sans volonté. Non, la dépression est une vraie maladie. C’est une affection très courante. 15 % à 40 % des personnes touchées le sont sous une forme dite atypique de dépression : la dépression souriante.
Connais-tu la dépression souriante ?
L’appellation technique et médicale la plus proche pour décrire cette forme de dépression est la « dépression atypique ».
Elle commence souvent tôt dans la vie et peut durer longtemps si elle n’est pas reconnue par le malade puis soignée.
Cette forme de dépression a a priori des prédispositions chez les personnes avec des tempéraments et comportements particuliers face aux situations difficiles et épreuves de la vie. Ainsi, une personne plus encline à anticiper l’échec, à ruminer le passé et/ou à avoir du mal à surmonter le regard des autres sera plus touchée que les autres par ce type de dépression.
Cela explique donc ce sourire de façade pour cacher sa douleur intérieure. Cette capacité à sourire en société et à faire comme si de rien n’était peut faire croire, à tort, que la dépression n’est pas suffisamment grave pour demander de l’aide auprès d’un médecin.
Dissimuler son mal-être derrière un sourire est un mécanisme de défense qui rend la maladie difficile à diagnostiquer. Car elle est donc compliquée à identifier. Il faut prendre le temps de creuser, d’écouter vraiment. Mais comment faire si la personne touchée est dans le déni ou ne veut pas parler de son état ?
En effet, les personnes qui en souffrent mènent, extérieurement, une vie apparemment normale. Travail, vie de couple et de famille, vie amicale et sociale actives. Comportement agréable, humeur plutôt égale. En bref, elle ne font pas de vagues. Pas de pleurs, pas de bruit. Alors qu’à l’intérieur, elles sont une autre personne. Triste, désemparée, se sentant seule, en proie à un mal qui la ronge parfois depuis longtemps.
Les principaux signes d’une dépression souriante
Si cette définition te parle, que tu as l’impression que cela te correspond à toi ou peut-être à une frangine ou une amie, retiens ces signes. Ce sont des signaux d’alerte qui vont t’aider à comprendre cet état et à diagnostiquer cette dépression souriante.
Une émotion très forte
Notamment suite à une nouvelle d’un proche, bonne ou mauvaise, même par simple message, tes émotions vont prendre le dessus.
Une réaction démesurée
Que ce soit face à quelque chose de positif comme un compliment ou au contraire après une remarque négative, tu vas prendre les choses trop à cœur. Tu développes une forte susceptibilité.
Des coups de blues récurrents
Ils sont très présents surtout le soir quand tu es seule pour que personne ne le sache. Tu relâches la pression de toute la journée que tu t’imposes en faisant semblant d’aller bien.
Des signes physiologiques
Tu peux développer une tendance à trop manger, des sensations de lourdeur au niveau des bras et des jambes, une perte d’énergie et de libido, un manque de désir, des problèmes de concentration ou encore un besoin de sommeil important et des coups de fatigue en journée.
Il est donc important de savoir identifier les signes de cette dépression qui se camoufle. On peut sourire, même rire avec les autres, sembler heureux et en même temps avoir peur, se sentir seule et triste à l’intérieur sans que cela ne se devine.
Car être dépressive souriante, c’est porter comme un masque de simulation du « tout va bien » pour faire illusion devant les autres. Ce masque permet de cacher sa souffrance et sa vulnérabilité. Le rire ou tout au moins la bonne humeur factice sont des moyens de dissimuler sa douleur qui elle, est bien réelle.
À toi qui caches ta dépression derrière ton sourire : comment vas-tu vraiment ?
Le réveil sonne et sortir de ton lit est une épreuve pour toi. La première d’une longue liste à affronter jusqu’au soir. Mais tu gères. Il le faut bien, c’est ce que tu te dis. Il y a pire que moi, ça ira mieux demain… Ces petites phrases, tu te les répètes comme des mantras depuis des jours, des semaines, des mois peut-être… Mais jusqu’à quand ?
Tu es maman ?
Cela commence dès le matin. Tu souris à tes enfants, dis bonjour et souris aux autres parents en les déposant à l’école, parles l’air de rien à la maîtresse. Chez le médecin pour le vaccin ou le rhume du petit dernier ? Tu remercies et tu souris.
« Et vous comment ça va ?
Tout va bien docteur. »
Et tu travailles ?
Au travail tu es disponible et souriante. Tes collègues t’apprécient pour ta bonne humeur, tu n’es pas du genre à confier tes états d’âme.
Et c’est comme ça avec tout le monde, au quotidien. Idem avec la boulangère, le caissier du supermarché, à la pharmacie. Tu souris.
Tu es en couple ?
Ton conjoint croit que tu vas bien. Disons que tu joues bien le jeu du « je vais bien tout va bien ». Peur de l’inquiéter ou qu’il ne comprenne pas ? Ou tu ne sais pas comment verbaliser ton mal-être, tes émotions, ton épuisement ?
Bref là aussi, tu ne dis rien et tu souris.
Célibataire ?
Vivant seule, tu peux cacher ta dépression plus facilement aux autres. Chez toi, une fois que tu as refermé la porte. Car toute la journée, devant les autres, ton masque tient la route. Bonne humeur, sourires à la ronde. Cachée chez toi le soir ou le weekend, tu te réfugies derrière tes rideaux tirés, tes volets clos ou sous la couette.
Là tu peux te laisser aller mais c’est la souffrance qui prend le dessus. Les larmes ou au contraire une fatigue si intense qu’elle contrôle tout. Le sommeil est-il ton refuge ? Ou est-il plutôt devenu ton ennemi car tes nuits sont gouvernées par des insomnies à répétition ?
Seule, tu ne souris plus…
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A toi qui caches ta dépression derrière ton sourire au quotidien
Quand une nouvelle journée démarre, tu remets ton masque social. C’est comme du maquillage, comme un costume que tu enfiles. Un masque sur ton visage. Celui qui sourit. Tu es cette frangine qui fait semblant qu’elle va bien. Qui ne laisse rien paraître.
À te voir parler aux autres, gérer tes interactions sociales, sourire, rendre service, personne ne peut se douter que tu vas mal. Que tu es malade. Car oui la dépression est une maladie.
Même celle qu’on appelle la dépression souriante. D’autant plus qu’elle est plus difficile à diagnostiquer. Plus longue donc. Et alors elle a eu le temps de grignoter beaucoup de temps, d’énergie, d’envie, d’espoir, de confiance et d’estime à la personne qui en souffre. Elle a eu le temps de te pourrir la vie, de te laisser sombrer sans que tu le réalises, la plupart du temps, dans un état second.
Tu es dans un automatisme, à répéter des journées qui se ressemblent et dans lesquelles tu fais semblant. Mais tu n’es pas toi-même. Seulement, cela fait tellement longtemps que tu te caches que tu ne sais plus comment sortir de ce rôle que tu t’es créé au départ, pour ne pas tomber. Parfois, tu ne sais plus vraiment qui tu es.
Peu de personnes peuvent se douter que tu vas mal. Qu’à l’intérieur de toi tu souffres. Que tu te caches dans les toilettes pour pleurer. Que tu es épuisée. Physiquement. Émotionnellement. Psychologiquement. Tu n’en peux plus.
Pourquoi ? Parce qu’à l’extérieur tu ne laisses rien paraître. Tu souris. Tu fais semblant. Ce fameux masque social, tu l’enfiles au contact des autres. Des gens que tu connais à peine, que tu ne fais que croiser. De tes collègues de travail pour qu’on ne puisse rien te reprocher professionnellement. Mais aussi de ton entourage familial ou amical.
Parce qu’ils ne comprennent pas ou parce que tu crains leurs réactions. Ou que tu as honte, que tu ne comprends pas toi-même ton état. Alors comment eux, le pourraient-ils ? Ils vont te parler d’état d’âme. De coup de blues. De fatigue, de charge mentale ou de petite déprime. Te dire que cela arrive à tout le monde, que c’est passager, que c’est normal ! Te conseiller de te reposer ou au contraire de sortir t’amuser…
Cela part d’un bon sentiment comme on dit seulement cela ne t’aide pas. Car c’est déjà ce que tu fais. Dormir. Te reposer. Tout en continuant à voir du monde, à sourire aux autres. Mais tu ne vas pas mieux pour autant.
Tu souris, mais tu pleures à l’intérieur. Tu souris, mais tu vas mal.
À toi qui caches ta dépression derrière ton sourire : Combien de temps encore crois-tu que tu vas pouvoir tenir ?
Par peur du jugement ou parce que tu as été déçue des réactions de tes proches, tu enfouis ton mal-être. Tu fais comme si tout allait bien, comme si rien ne te rongeait à l’intérieur.
Tu fais taire ta souffrance, tes émotions envahissantes et tes peurs. En faisant ça tu mens aux autres mais surtout tu te mens à toi-même.
La dépression isole et c’est pour ça qu’elle est grave. Car même si tu continues à travailler, sortir, parler, sourire, tu te sens seule au monde. Tu es enfermée dans ta bulle de tristesse, dans ta coquille de souffrance même en étant entourée. Et personne ne peut te comprendre et t’aider car personne ne le sait.
Tu n’as pas à avoir honte. Accepter ton état, c’est déjà faire un pas vers la guérison. Celle-ci ne sera possible qu’en demandant de l’aide, qu’en parlant.
À toi qui caches ta dépression derrière ton sourire : comment aller mieux ?
On ne va pas te mentir, sur ton parcours de guérison, tu seras peut-être déçue par l’indifférence ou le jugement de certaines personnes. Parfois proches. Mais retiens plutôt celles à qui tu vas pouvoir te confier. Ta meilleure amie ? Ton frère ? Ta mère ? Ta collègue de bureau ?
Un professionnel comme un psychologue, un thérapeute, un coach ? C’est une étape indispensable pour aller mieux. A toi de choisir le professionnel de santé qui te conviendra le mieux. Humainement parlant, et aussi selon sa méthode, son domaine de prédilection. On est toutes et tous uniques et donc notre réceptivité n’est pas semblable selon les thérapies, les outils de développement personnel ou les techniques de mieux-être.
Retiens que si la dépression souriante est difficile et parfois longue à diagnostiquer, c’est l’un des problèmes de santé mentale qui se traite le mieux. Que ce soit par le conseil ou la psychothérapie, il est possible de sortir de cet état et d’être libéré de la tristesse. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC), qui consiste à apprendre à modifier ses schémas de pensée et son comportement, est une des meilleures options.
À toi qui souffres de cette dépression souriante, sache que tu n’es pas seule, que ce n’est pas de ta faute et que tu peux aller mieux. La honte et la culpabilité n’ont pas leur place dans tes pensées. Accepte de lâcher prise, de parler et de te faire aider. Reconnais ton état pour pouvoir le combattre. Pour pouvoir guérir. Prends ton bien-être en urgence. Et ainsi tu retrouveras le plaisir de sourire vraiment, et tu ne feras plus jamais semblant d’aller bien.
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