Dans cette rubrique vie pro on a à coeur de donner la parole à toutes nos frangines pour qu’elles nous parlent de leurs métiers. Il existe tellement de professions que finalement, la plupart du temps, on ne sait pas vraiment ce qui se cache derrière les intitulés de postes ! Ici, on parle sans tabou et sans langue de bois de tous les métiers mais aussi des salaires et de la façon dont chaque frangine gère sa vie financière. Parce qu’on est toutes des guerrières et que chaque profession mérite d’être saluée !
Aujourd’hui, on a rencontré Alexandra, 25 ans et esthéticienne
Alexandra habite à Montpellier, dans l’Hérault avec sa mère. La jeune femme est esthéticienne depuis maintenant 2 ans.
Le parcours et les études d’Alexandra
Au lycée, Alexandra a fait un Bac pro commerce, « Après le lycée j’ai commencé un BTS Tourisme : mais cela ne m’a pas plu. J’ai alors enchaîné les petits boulots : Mcdo, poissonnerie, vendeuse dans un magasin de vêtements… » nous explique t-elle. Mais depuis qu’elle est jeune, Alexandra maquille ses copines, » Et ma mère me disait si tu aimes bien le maquillage commence une école ! «
La jeune femme trouve alors un BTS esthétique option marketing et management dans une école privée ( 5000 euros l’année ). « Au début, je n’avais pas une vision claire du contenu du BTS, et j’ignorais qu’il comprenait autant de matières techniques telles que la biologie, la cosmétologie et la physique chimie. J’ai dû prendre des cours de soutien supplémentaires en physique chimie la première année, avec deux heures de remise à niveau chaque semaine ! »
La première année, Alexandra a eu la possibilité de passer son CAP, elle poursuit la seconde année et obtient son BTS avec succès. » Malheureusement j’ai passé mon BTS pendant la pandémie de covid-19, nous étions en confinement une partie de l’année scolaire donc difficile de pratiquer… «
Une journée type en tant qu’esthéticienne
En ce moment, Alexandra travaille dans une thalasso qui fait aussi des soins esthétiques. « Quand j’arrive, j’allume les appareils esthétiques avant que les clients arrivent pour que les machines aient le temps de chauffer. Je vérifie également scrupuleusement l’hygiène et l’état de propreté du salon, car offrir un environnement accueillant et impeccable est essentiel pour nos clients ! » Ensuite l’esthéticienne commence ses rendez-vous : épilations, manucures, massages… Certains salons ont des hammams privatifs alors il peut y avoir des formules hammam et massage nous précise t-elle. Le milieu de la journée est plus calme. Alexandra refait alors un point ménage, « même si bien évidemment on nettoie après chaque client. Sachant que depuis le Covid les mesures sont encore plus renforcées au niveau de l’hygiène. »
Dans la journée, les prestations s’enchaînent. » L’été c’est plus l’épilation, les ongles, les soins minceurs détox. C’est une clientèle d’ailleurs plus dure à fidéliser. L’hiver ça va plus être des enveloppements et des massages. » nous explique t-elle.
« Quand c’est uniquement des massages c’est très épuisant puisque c’est une transmission énergétique.«
Dans son travail Alexandra aime le contact client, » Je suis assez sociable et il y a une réelle proximité dans le métier d’esthéticienne. Et j’aime quand les clients sont satisfaits lorsqu’ils sortent d’une prestation. »
Mais tout n’est pas toujours rose. Et certaines journées sont plus difficiles que les autres, notamment quand les prestations se ressemblent. » Quand c’est uniquement des massages c’est très épuisant, puisque c’est une transmission énergétique. Par exemple si 3 personnes à la suite sont d’une humeur négative : je vais faire éponge et je vais tout absorber. C’est pour cela qu’il y a des pratiques en rentrant chez soi pour enlever les fluides énergétiques notamment avec les pierres. Il faut également bien faire les bonnes gestuelles et maintenir les bonnes positions pour éviter d’avoir mal au dos. Car malgré tout c’est un métier très physique ! » En ce moment Alexandra travaille en thalasso, la jeune femme est tellement fatiguée qu’elle mange seule dans sa voiture.
« Nous nous sommes croisés à la sortie de la cabine et le client a osé revenir me demander si je faisais des massages à domicile en me tendant un billet de 10 euros. »
Alexandra a aussi rencontré des situations cocasses révélatrices d’un milieu qui peut s’avérer très malsain, « Une fois j’étais en massage avec un client qui était un peu lourd sur les bords, il me racontait une histoire déplacée. Je n’y prête pas attention et je continue mon massage. Jusqu’au moment où il s’est permis de caresser ma jambe, j’ai arrêté le massage en lui disant que la séance était terminée qu’il fallait qu’il se rhabille et paye à l’accueil. Je suis alors allée le signaler à ma responsable. Nous nous sommes croisés à la sortie de la cabine et le client a osé revenir me demander si je faisais des massages à domicile en me tendant un billet de 10 euros. Je lui ai répondu que je ne le pratiquais pas ! Mon anecdote peut prêter à sourire mais il faut faire attention notamment pour les esthéticiennes à domicile car la gente masculine a des idées parfois farfelues du mot « massage à domicile ».
L’avenir du métier
Pour Alexandra, le métier d’esthéticienne est un métier qui existera encore des années ! Toutefois la jeune femme est convaincue que les auto-entrepreneurs qui se spécialisent uniquement dans des techniques éphémères telles que le recourbement de cils, le blanchiment dentaire ou les injections dans les lèvres, suivent une tendance passagère. » Eux ne tiendront pas ! D’ailleurs, les injections dans les lèvres présentent des risques considérables si elles ne sont pas réalisées par un professionnel médical. Pour une esthéticienne, c’est même illégal ! Tout cela relève davantage d’effets de mode qui s’estomperont avec le temps, contrairement aux services intemporels tels que les épilations, les massages et les soins d’onglerie, qui restent des incontournables dans notre domaine. »
La gestion financière d’Alexandra
L’esthéticienne gagne 1550 euros net par mois. Avec sa mère elle habite dans une maison de 100 m2 dans le sud de la France. Elle n’a pas d’aide mais habitant toujours chez sa mère elle ne paye pas de loyers ni charges. Alexandra paye 150 euros de courses alimentaires par mois et 200 euros d’essence. Concernant les loisirs, Alexandra aime bien se faire plaisir en allant au restaurant, elle y consacre environ 100 euros par mois. 100 euros pour le shopping et 20 euros pour la salle de sport.
L’esthéticienne nous confie qu’elle est dans le rouge à la fin de chaque mois… Elle n’a pas constitué d’épargne, » J’ai tout dépensé quand j’étais plus jeune. Mais je suis entrain de rattraper mon erreur ! »
Aujourd’hui Alexandra ne souhaite plus continuer dans le monde de l’esthétique. La jeune femme souhaite se tourner vers un métier autour de l’accueil et l’administration. Elle s’est notamment renseignée pour une formation de secrétaire médicale. » Je ne me vois pas être esthéticienne toute ma vie car c’est un métier extrêmement physique et épuisant. Beaucoup de mes collègues font de l’acupuncture sur leurs mains car ce métier provoque beaucoup d’arthroses précoces. Et aussi des douleurs lombaires. Récemment j’ai eu deux accidents de voiture qui m’ont décalé une vertèbre et je ne peux plus forcer sur mon dos. »
On souhaite bonne chance à notre frangine pour sa reconversion !
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