Cancer du sein : Témoignages de frangines à l’occasion d’Octobre rose 

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Depuis 1994, en France, le mois d’octobre devient Octobre rose. Pourquoi ? Créer une vaste campagne annuelle de communication destinée à sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein. Et par la même occasion, mobiliser le public pour récolter des fonds pour la recherche. Le cancer du sein est le cancer le plus répandu chez les femmes. Des milliers et des milliers de frangines se battent chaque année contre ce cancer.  Heureusement, on le guérit de mieux en mieux. Mais le combat est long, pénible, angoissant. Témoignages croisés de 3 frangines fortes et résilientes qui se sont battues ou se battent contre le cancer du sein.

Cancer du sein : les chiffres

Le cancer du sein est le plus fréquent, il représente 33 % des cancers féminins. En effet, près d’une femme sur 8 en développe un au cours de sa vie. Environ 60 000 femmes sont atteintes chaque année. 80 % des cancers du sein se développent après 50 ans. Mais on le voit de plus en plus hélas, il touche aussi des femmes jeunes, entre 30 et 50 ans.

Heureusement, il se soigne de mieux en mieux surtout s’il est détecté tôt dans l’avancée de la maladie. En effet, 88% des femmes en guérissent si le dépistage est précoce au stade localisé du cancer.

Presque 9 FEMMES sur 10 guérissent du cancer du sein aujourd’hui

Plus le cancer du sein est détecté tôt, plus il se soigne facilement avec moins de risques de séquelles, un meilleur résultat thérapeutique et les chances de guérison sont alors plus élevées.

On observe 99 % de survie à 5 ans pour un cancer détecté à un stade précoce et seulement 26 % pour un cancer diagnostiqué à un stade tardif.

Pour prévenir, pour guérir, il faut donc faire les mammographies de dépistage à partir de 50 ans. Mais même avant cela, sans symptôme, un examen clinique de la poitrine par un médecin et/ou un gynécologue, une fois par an, est recommandé.

Témoignage de Cécile, 45 ans, : on m’a diagnostiqué un cancer du sein à 38 ans

Cécile est en plein divorce quand on lui apprend, il y a 7 ans, qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Heureusement, son cancer est pris à temps, elle traverse cette épreuve (détection, opération, radiothérapie) en 4 mois. Si elle sait qu’elle sera surveillée à vie, elle essaie aujourd’hui de ne pas vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

se battre contre le cancer du sein
« J’étais en train de me séparer du père de mes jumelles, et je dois avouer que j’avais pris un peu de retard dans mon rendez-vous annuel chez le gynécologue. Je n’avais pas 40 ans, aucun antécédent, pas de grossesse en cours, je me suis dit que quelques mois de plus ou de moins ne changerait pas grand-chose. Et le divorce me prenait beaucoup de temps et d’énergie. Emotionnellement fragilisée, j’ai dû pourtant affronter ce nouveau combat, je n’avais pas le choix. Heureusement, ces quelques mois ne m’ont pas été préjudiciables mais je sais que si j’avais attendu plus longtemps, cela aurait pu tout faire basculer. En pire… C’est ma gynécologue qui a senti quelque chose en me palpant le sein droit. A partir de là, les examens se sont enchainés rapidement : mammographie, échographie, ponction… Pas de doute, il y avait quelque chose. L’intervention était inévitable. Ma chance ? C’était petit, pas diffus, la chimiothérapie n’a pas été nécessaire. Après l’opération, j’ai dû subir des séances de radiothérapie. La peau est comme brûlée, la fatigue assez intense certains jours. 

Mais dans ce combat de plusieurs mois, mon instinct de survie et mon envie de vivre ont été les plus forts. Je crois que j’ai traversé cette période comme une automate, je devais le faire, tenir bon, un point c’est tout. Humainement, cela remet les choses à leur place. Ce qui est essentiel, important, futile. Depuis, je suis surveillée de près, cela a été tous les 6 mois et maintenant tous les ans. Rien à l’horizon pour le moment, je savoure ma rémission, puis-je dire ma guérison ? En tout cas, depuis, j’ai appris à profiter pleinement de ce qui me fait du bien. Et tous les ans, je relaie les informations pour Octobre rose à ma modeste échelle mais c’est essentiel pour moi de le faire. »

Un dépistage régulier est donc primordial pour limiter les risques du cancer du sein ou pour rendre son diagnostic précoce. A partir de 50 ans, une mammographie est fortement recommandée au moins tous les 2 ans.  Cette mammographie de dépistage est gratuite et concerne les femmes de plus de 50 ans sans risque élevé.

Dans ce combat de plusieurs mois, mon instinct de survie et mon envie de vivre ont été les plus forts.

Mais même avant 50 ans, il est important de vérifier que tout va bien lors de ta visite chez ton gynécologue ou une sage-femme. Et si tu as le moindre doute, parles-en à ton médecin généraliste le temps d’avoir un rendez-vous avec ton gynécologue.

Tu peux lire aussi L’endométriose : cette maladie invisible dont souffrent 2 frangines sur 10

Cancer du sein : l’autopalpation

L’autopalpation mammaire ne remplace pas l’examen clinique réalisé par ton médecin et encore moins la mammographie. Mais cet auto-examen permet néanmoins de détecter si tu sens quelque chose d’anormal. Fais-le chaque mois après la tes règles, lorsque tes seins ont leur taille et leur apparence habituelles.

palpation cancer sein

Voici les gestes à faire :

1/ Lève le bras gauche, et palpe doucement et soigneusement ton sein gauche à l’aide de ta main droite. Du bout des doigts, effectue des petits cercles en commençant par l’extérieur du sein en revenant vers l’intérieur à la recherche de masses, douleurs ou démangeaisons.

2/ De la même manière, examine aussi la zone située entre le sein et l’aisselle, puis l’aisselle elle-même.

3/ Répète l’opération sur le sein droit, toujours sans oublier l’aisselle et la zone entre le sein et cette dernière.

4/ Ensuite, presse doucement ton mamelon pour vérifier qu’aucun écoulement ne se produit et qu’il n’est pas douloureux, enflammé ou rétracté.

(Source Cancerdusein.org : très bien expliqué de façon ludique et avec une touche d’humour !)

Avec ma maman qui a eu un cancer, on a notre rituel, l’autopalpation des seins. Elle m’a montré comment faire pour que je ne perde pas un seul jour au cas où il s’attaquerait à moi. On le sait, il y a un risque d’hérédité dans le cancer.

Si jamais tu sens une boule, une douleur ou une inflammation lors de l’autopalpation, surtout ne t’affole pas : nombreuses pathologies non cancéreuses peuvent être en cause. Mais évidemment, prends rapidement un rendez-vous chez ton médecin ou ton gynécologue.

Témoignage de Coline, 30 ans : l’autopalpation de mère en fille

Coline nous partage avec émotion ce qu’a vécu sa maman : un cancer du sein il y a 15 ans. Guérie aujourd’hui, sa maman lui a transmis une chose précieuse : prendre soin d’elle par l’autopalpation. Si elle ne peut malheureusement pas supprimer les risques inhérents à l’hérédité du cancer, elle a su donner à sa fille les meilleurs conseils.

cancer octobre rose
« Ma maman a eu un cancer du sein alors que j’étais adolescente, il y a 15 ans. A cette époque, on en parlait déjà, mais moins librement, mois facilement. Ce n’étais pas tabou, non, mais c’était plus compliqué que maintenant. Les réseaux sociaux ont au moins ça de bon : visibiliser de grandes causes, casser des tabous. Pendant une année, je l’ai vue dépérir, il n’y a pas d’autre mot. Elle a dû être opérée, subir de la chimiothérapie lourde. Les nausées et les vomissements, les cheveux qui tombent, la perte de poids, l’extrême fatigue, elle a tout subi. Ou plutôt devrais-je dire qu’elle a tout affronté. Avec force, courage, résilience. Maman est malade, c’était une réalité mais ma mère n’a jamais voulu que son cancer régisse nos vies, à mon père, mon frère et moi. Alors on a continué à vivre avec lui, son cancer du sein. Je me rappelle qu’on a choisi ses foulards ensemble pour cacher son crâne devenu chauve, qu’elle me faisait réviser mes leçons dans son lit. Ou de mon père qui la portait jusqu’à la baignoire après une forte crise. Tellement de peur, de douleurs mais aussi tant d’amour. Et je crois que même si ce n’est pas miraculeux, l’amour de la famille, des proches est essentiel. 

Ma maman s’est battue comme une lionne et elle a gagné, malgré une récidive 5 ans après. Mais depuis 10 ans, elle est guérie. On a fêté chacune de ses victoires, même les plus petites. A chaque étape : elle réalisait un projet, un rêve, une envie. Depuis, on a notre rituel, à sa demande, plusieurs fois par an. L’autopalpation des seins. Elle m’a montré comment faire pour que je ne perde pas un seul jour au cas où il s’attaquerait à moi. On le sait, il y a un risque d’hérédité dans le cancer. On ne vit pas dans la peur non, on utilise les armes à notre disposition au contraire. Et on vit à 1000% ce grand bonheur d’être toujours réunies. »

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Octobre Rose pour visibiliser le cancer du sein

Instauré en 1985, aux États-Unis, Octobre Rose a fait sa première apparition en France en 1994, sous l’impulsion du magazine Marie Claire et du groupe Estée Lauder. Son symbole, qu’on ne présente plus, est le ruban rose.

ruban octobre rose cancer sein

Ce mois de sensibilisation, de mobilisation et de soutien a pour but de parler du cancer du sein, de toutes les façons possibles. L’objectif premier : sensibiliser au dépistage.

En effet, consulter régulièrement un professionnel de santé pour te faire dépister peut te sauver la vie. Dès 50 ans mais avant également si tu as le moindre doute ou que tu es considérée comme à risque, par l’hérédité ou un problème de santé.

C’est pourquoi dès 25 ans et tout au long de ta vie, tu ne dois pas oublier ton rendez-vous annuel de suivi gynécologique chez un médecin, un gynécologue ou une sage-femme. N’oublie pas, détecté tôt, le cancer du sein est guéri dans presque 90% des cas !

Et, même si cela est rare car ça concerne moins de 1 % de tous les cancers du sein ; les hommes aussi sont touchés par cette maladie. Ce mois Octobre rose peut également leur permettre de s’informer. Pour leur femme, compagne, mère, fille, amie mais aussi pour eux !

Octobre rose, c’est aussi récolter des fonds pour la recherche contre le cancer du sein

Pendant un mois, du 1er au 31 octobre, dans toute la France, Octobre Rose est mis avant dans les hôpitaux, via des associations, chez les professionnels de santé, sur les réseaux sociaux…

Si le but premier est de sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein, d’informer toutes les frangines, jeunes ou moins jeunes ; l’objectif est aussi de recueillir des dons pour faire avancer la recherche.

octobre rose

Pour cela, des opérations ont lieu dans toute la France, dans les villes et les villages. Conférences, événements sportifs (course, randonnée, accrobranche…), challenges, cours de yoga, de méditation, expositions, ateliers, dépistages…  Mais aussi création de cagnottes et la possibilité de faire des dons sur place à des associations ou en ligne pour aider à la recherche, aider les frangines malades et permettre de guérir le cancer du sein, tous les cancers du sein !

Si tu veux participer, tu peux par exemple aller sur le site de La ligue contre le cancer ou te rapprocher d’une association de ta ville ou directement sur le site internet ou via le journal de ta commune. Toutes les opérations organisées sont relayées dans la presse écrite, en ligne et sur les réseau sociaux.

Témoignage de Virginie, 54 ans : Octobre rose m’a sauvée la vie !

Virginie a appris qu’elle avait un cancer du sein l’année de ses 50 ans. Ce qui a permis ce diagnostic est Octobre rose. Bénévole dans une association de sa ville, elle aidait à la mise en place d’une manifestation quand elle a entendu parler de la mammographie de dépistage à partir de 50 ans.

femme cancer
« J’ai depuis 20 ans un rapport particulier avec le corps médical. Le syndrome de la blouse blanche, vous connaissez ? C’est plus fort que moi, voir un médecin me stresse… Je sais que personne n’aime les hôpitaux et les docteurs, mais dans mon cas, c’est pire que tout. A mes 30 ans, pour ma grossesse, j’ai dû suivre une PMA et cela m’a fait prendre beaucoup de poids. En plus, j’attendais des jumeaux. Lors d’une urgence, je suis tombée sur un gynécologue grossophobe, vraiment. Et cela m’a traumatisée. Heureusement je ne l’ai pas revue jusqu’à mon accouchement. Mais j’ai développé une phobie du corps médical. Alors je l’avoue depuis, les médecins et moi, c’était le service minimum… Avoir confiance était devenu trop dur, je me sentais vulnérable à chaque fois. Heureusement je n’en ai pas eu vraiment besoin, jusqu’à mes 50 ans. Je reculais depuis un moment mon rendez-vous de suivi avec ma sage-femme, la seule avec qui je me sentais à peu près à l’aise. Et je ne m’intéressais pas assez à ma santé « féminine ». En octobre il y a 4 ans, j’ai aidé à la mise en place de stands pour octobre rose dans ma commune. D’autres bénévoles étaient des femmes qui avaient eu un cancer du sein. Et là j’ai pris le temps de lire le flyer, et de comprendre que je devais passer une mammographie. On a beaucoup parlé, elles m’ont tout bien expliqué. Je ne les remercierai jamais assez. Pas de ton moralisateur de leur part, pas d’apitoiement du mien mais une bonne prise de conscience : j’avais été négligente. 

Dès le lundi matin, j’appelais ma sage-femme et j’ai bien fait : on a découvert une grosseur sous mon aisselle. Je n’ai pas eu le choix que de subir échographie, mammographie et ponction. Heureusement, la masse était peu développée mais je n’ai pas échappé à l’opération, la radiothérapie et l’immunothérapie. Aujourd’hui, je suis guérie, même si l’année de mes 50 ans a été éprouvante. Mais ce que je retiens, c’est ces rencontres au bon moment : ces 3 femmes ont été mes anges gardiens, elles sont devenues des amies. Depuis, je suis active tous les ans pour octobre rose. A toutes les femmes qui viennent, je leur dis : faites-vous dépister ! Et pour celles qui ont un parcours similaire au mien, je leur conseille de trouver un professionnel de santé avec qui elles sont à l’aise. On partage « nos bonnes adresses ». L’entourage est primordial pendant ce combat mais l’équipe médicale l’est tout autant. Ce n’est pas parce qu’on est malade qu’on doit accepter l’inacceptable. Le cancer est notre combat, on a besoin de bienveillance, de compassion, d’humanité. Ma guérison, je me la dois mais je la dois aussi à celles et ceux, professionnels de santé et proches, qui m’ont accompagnée tout au long de ce périple. »

Plus d’infos pour toi sur le cancer du sein et Octobre rose

Si tu veux plus de renseignements, tu peux aller sur le site de L’institut national du cancer, ou pour en savoir davantage sur le cancer du sein sur Cancerdusein, mais aussi sur Mon réseau cancer du sein pour demander du soutien. Pour Octobre rose et faire un don tu peux consulter par exemple la Fondation Arc et La ligue contre le cancer. Et pour les événements d’Octobre rose, rapproche-toi des actualités de ta ville/commune.

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